Commençons par le commencement : plutôt que de vous raconter mes affres et hésitations au sujet de ce que je compte emporter dans mes nombreuses valises (vous savez de quoi je parle), je vais plutôt vous entretenir de mes découvertes et apprentissages au sujet de ce qui va devenir ma principale préoccupation très bientôt : le karité.
Ce blog, destiné non pas à l’édification des foules mais plutôt au divertissement des travailleurs de bureau et autres mineurs de fond du quotidien, devrait avoir une durée de vie limitée à celle de mon séjour au Mali : une petite année au cours de laquelle je devrais zigzaguer, osciller, balancer entre la capitale, Bamako, et Siby, commune rurale située à 45 km au sud-ouest de la capitale, en direction de la Guinée (et accessible par un beau goudron tout neuf, m’a-t-on dit).
À Bamako, il y a les bureaux du CECI Mali, l’ONG québécoise qui m’envoie, les bureaux de l’Association conseil pour le développement, l’ONG malienne qui me reçoit, ma petite maison (encore à trouver), et surtout, la fée électricité, bien pratique pour faire fonctionner au choix, un ordinateur, un frigo, un tube néon, etc. et le génie Internet, très pratique aussi pour donner des nouvelles régulièrement à la famille et aux amis.
À Siby, qui est un gros village dans la commune rurale du même nom, il n’y a ni électricité ni Internet, donc, mais on y trouve un autre bureau de l’ACOD et dans les 21 villages de la commune, 800 productrices de karité et environ 78 000 arbres, répartis sur 2 000 ha, soit 20 km2.
En résumé : travail de bureau à Bamako, travail de terrain à Siby, et départ dans moins de 10 jours.
Ce blog, destiné non pas à l’édification des foules mais plutôt au divertissement des travailleurs de bureau et autres mineurs de fond du quotidien, devrait avoir une durée de vie limitée à celle de mon séjour au Mali : une petite année au cours de laquelle je devrais zigzaguer, osciller, balancer entre la capitale, Bamako, et Siby, commune rurale située à 45 km au sud-ouest de la capitale, en direction de la Guinée (et accessible par un beau goudron tout neuf, m’a-t-on dit).
À Bamako, il y a les bureaux du CECI Mali, l’ONG québécoise qui m’envoie, les bureaux de l’Association conseil pour le développement, l’ONG malienne qui me reçoit, ma petite maison (encore à trouver), et surtout, la fée électricité, bien pratique pour faire fonctionner au choix, un ordinateur, un frigo, un tube néon, etc. et le génie Internet, très pratique aussi pour donner des nouvelles régulièrement à la famille et aux amis.
À Siby, qui est un gros village dans la commune rurale du même nom, il n’y a ni électricité ni Internet, donc, mais on y trouve un autre bureau de l’ACOD et dans les 21 villages de la commune, 800 productrices de karité et environ 78 000 arbres, répartis sur 2 000 ha, soit 20 km2.
En résumé : travail de bureau à Bamako, travail de terrain à Siby, et départ dans moins de 10 jours.
Maintenant le karité…*
Le karité, anciennement appelé Buthyrospernum parkii et de nos jours Vitellaria, est un genre qui comporte deux sous-espèces : nilotica et paradoxa. C’est l’espèce paradoxa qui est présente dans treize pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad et Togo. L’espèce nilotica est elle, présente en Afrique de l’Est.
Les arbres adultes de Vitellaria paradoxa varient de 10 à 25 mètres en hauteur. Leur fût est coiffé de branches et branchettes dont l’architecture permet le passage de la lumière jusqu’au sol, ce qui permet d’autres cultures autour de l’arbre, comme par exemple, l’igname. On le retrouve d’ailleurs très souvent dans les champs cultivés.
Presque tout varie chez Vitellaria paradoxa : hauteur, forme générale, couleur de l’écorce (du blanc au brun foncé en passant par le gris et le gris foncé), forme des feuilles (ovoïdes, oblongues, lancéolées ou sinuées) et taille de la noix (de 2,8 à 5 cm de long et de 2,2 à 3,5 cm de diamètre). La production par arbre adulte avoisine en moyenne les 40 kg, mais peut varier selon l’âge de l’arbre et le climat, avec de bonne et de mauvaises années de récolte. C’est avec l’amande de cette noix qu’est produit le beurre de karité…
Le karité est résistant au feu, à la taille de ses branches et à de nombreuses maladies. Il est bien adapté aux champs cultivés, car le défrichement le protège de la concurrence des autres arbres. Comme il pousse très lentement et peut vivre très longtemps, il peut croître pendant plusieurs cycles de culture et de jachère.
Les jeunes karités se développent dans les jachères, par drageonnage ou par germination, la régénération naturelle des arbres dans les champs cultivés n’étant pas fréquente. Le bouturage semble possible mais difficile : des tentatives faites en 1984 et 1991 sur 10 000 boutures se sont toutes soldées par un échec, bien que différentes techniques aient été essayées.
Avec une croissance lente et un temps d’entrée en fructification de l’ordre de 15 à 20 ans, on comprend le manque d’enthousiasme des populations à planter des karités... Après 10 mois de séjour en pépinière, les jeunes plants atteignent une hauteur moyenne de 9,3 cm et portent 4 feuilles. Rien de spectaculaire, donc.
Si les démarrages sont lents, c’est souvent les paysans qui favorisent la croissance de l’arbre. Dans leur gestion quotidienne, ils éliminent les pieds malades ou gênants pour les travaux champêtres. En fertilisant les cultures du champ, ils fertilisent en même temps les karités. Beaucoup de pieds de karités, surtout s’ils sont isolés, souffrent du parasitisme de plantes épiphytes (comme le gui, l’un des parasites les plus communs). Un des projets lancés par l’ACOD, l’ONG présente à Siby, a permis de déparasiter plus de 3 400 karités dans la zone.
J’ai hâte de voir quels sont leurs projets actuels et comment je peux participer...
Le karité, anciennement appelé Buthyrospernum parkii et de nos jours Vitellaria, est un genre qui comporte deux sous-espèces : nilotica et paradoxa. C’est l’espèce paradoxa qui est présente dans treize pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad et Togo. L’espèce nilotica est elle, présente en Afrique de l’Est.
Les arbres adultes de Vitellaria paradoxa varient de 10 à 25 mètres en hauteur. Leur fût est coiffé de branches et branchettes dont l’architecture permet le passage de la lumière jusqu’au sol, ce qui permet d’autres cultures autour de l’arbre, comme par exemple, l’igname. On le retrouve d’ailleurs très souvent dans les champs cultivés.
Presque tout varie chez Vitellaria paradoxa : hauteur, forme générale, couleur de l’écorce (du blanc au brun foncé en passant par le gris et le gris foncé), forme des feuilles (ovoïdes, oblongues, lancéolées ou sinuées) et taille de la noix (de 2,8 à 5 cm de long et de 2,2 à 3,5 cm de diamètre). La production par arbre adulte avoisine en moyenne les 40 kg, mais peut varier selon l’âge de l’arbre et le climat, avec de bonne et de mauvaises années de récolte. C’est avec l’amande de cette noix qu’est produit le beurre de karité…
Le karité est résistant au feu, à la taille de ses branches et à de nombreuses maladies. Il est bien adapté aux champs cultivés, car le défrichement le protège de la concurrence des autres arbres. Comme il pousse très lentement et peut vivre très longtemps, il peut croître pendant plusieurs cycles de culture et de jachère.
Les jeunes karités se développent dans les jachères, par drageonnage ou par germination, la régénération naturelle des arbres dans les champs cultivés n’étant pas fréquente. Le bouturage semble possible mais difficile : des tentatives faites en 1984 et 1991 sur 10 000 boutures se sont toutes soldées par un échec, bien que différentes techniques aient été essayées.
Avec une croissance lente et un temps d’entrée en fructification de l’ordre de 15 à 20 ans, on comprend le manque d’enthousiasme des populations à planter des karités... Après 10 mois de séjour en pépinière, les jeunes plants atteignent une hauteur moyenne de 9,3 cm et portent 4 feuilles. Rien de spectaculaire, donc.
Si les démarrages sont lents, c’est souvent les paysans qui favorisent la croissance de l’arbre. Dans leur gestion quotidienne, ils éliminent les pieds malades ou gênants pour les travaux champêtres. En fertilisant les cultures du champ, ils fertilisent en même temps les karités. Beaucoup de pieds de karités, surtout s’ils sont isolés, souffrent du parasitisme de plantes épiphytes (comme le gui, l’un des parasites les plus communs). Un des projets lancés par l’ACOD, l’ONG présente à Siby, a permis de déparasiter plus de 3 400 karités dans la zone.
J’ai hâte de voir quels sont leurs projets actuels et comment je peux participer...
* La plupart de ces informations ont été pêchées dans une communication du Dr Famoï Beavogui, le directeur général de l’Institut de recherche agronomique de Guinée, faite à Bamako en juin 2008.
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