La semaine dernière, j’étais en mission à Sikasso, deuxième ville du Mali à la frontière du Burkina et de la Côte d’ivoire et capitale de la coton-culture (et à ce titre, passablement sinistrée au niveau économique). Assez courte, la mission, puisqu’on voyageait le dimanche, qu’on rentrait le mardi et que Sikasso est à environ 400 km de Bamako. Ce qui ne nous a pas laissé beaucoup de temps pour jouer les touristes, mais assez pour assister à la calamiteuse finale de la coupe du monde dans un maquis (resto-bar local) et déambuler le nez au vent dans les ruelles boueuses le lendemain. J’avais aussi un entretien prévu avec des chercheurs du centre de recherches agronomiques, au sujet du Tapinanthus, un parasite épiphyte du karité.
Coïncidence marrante, Alia, ma collègue volontaire et Élisée le directeur de mon ONG, fêtaient leurs anniversaires le même jour. Lundi soir, on a donc a soupé dans un petit resto en périphérie de la ville et en rentrant à l’hôtel, surprise ! Les lampadaires étaient obscurcis par des centaines de milliers de termites ailés et tourbillonnants…
Juste en dessous, jupes relevées pour plus d’efficacité, des filles et aussi des garçons remplissaient de pleines bassines des juteuses termites.
En période de soudure, c’est traditionnellement un bon apport en protéines. La technique consiste à ramasser le plus rapidement possible les termites et à les jeter dans une bassine plein d’eau pour les empêcher de redécoller. On a fait plein de photos de cet étrange ballet sous les lampadaires, pour le plus grand amusement des jeunes ramasseurs.
Plus tard, débarrassés de leurs ailes et convenablement grillés ou frits, ils font, paraît-il, de délicieuses collations. Pas eu l’occasion d’y goûter, à mon grand regret, vous pensez bien.
Ces termites sont noirs ou bruns, avec deux paires de très élégantes ailes qui les font vaguement ressembler à de petits hélicoptères, ailes qu’ils perdent rapidement lorsqu’ils sont au sol. Les vols de termites sont des genres de vols nuptiaux (très collectifs les mariages, chez les termites), ou des individus mâles et femelles adultes s’élancent tous ensemble après la pluie pour aller fonder une nouvelle colonie.
Romantique, n’est-ce pas ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire