Lundi matin, j’étais à Siby en compagnie des deux autres volontaires Uniterra qui travaillent avec moi à l’ACOD, Andréanne et Alia. Mission : participer à une petite session de ramassage des fruits du karité avec des productrices de la coopérative la Maison du karité.
On a dormi au campement de Siby le dimanche soir pour être à l’heure au rendez-vous du lendemain. À 6 h 30, dans le petit jour, on était en route, accompagnées de Nyaralé, Mariam et Maratou, bassines sur la tête.
On a dormi au campement de Siby le dimanche soir pour être à l’heure au rendez-vous du lendemain. À 6 h 30, dans le petit jour, on était en route, accompagnées de Nyaralé, Mariam et Maratou, bassines sur la tête.
Le ramassage des fruits, c’est la première étape du processus de production du beurre de karité. Évident, n’est-ce pas ? Mais il faut savoir qu’en Afrique de l’Ouest, les champs cultivés ne sont pas clôturés. Et c’est dans ces champs que les karités sont présents, épargnés par les agriculteurs parce qu’ils produisent des fruits qui permettent à la communauté de manger en période de soudure. La soudure, c’est la difficile période entre deux récoltes : le mil, le sorgho, le maïs, le riz, les arachides, etc. de la récolte précédente ont été mangés et ceux de la récolte suivante ne sont pas encore mûrs. Les mères de famille doivent alors faire des acrobaties pour préparer les repas avec trois fois rien, tout en passant leur journée au champ, puisque l’hivernage, la saison des pluies, est une période d’intense activité agricole : il faut labourer, semer, désherber, sarcler, biner, et tous les bras disponibles sont requis. C’est la période ou les pauvres s’appauvrissent, où ils vendent leurs bêtes à bas prix pour acheter les céréales qui leurs manquent…
Mais revenons au karité qui pousse dans les champs non clôturés : chacun est libre de venir ramasser où bon lui semble, sur le principe du premier arrivé, premier servi. Et de son corolaire : les fruits du karité appartiennent à ceux qui se lèvent tôt… Petite marche de mise en jambes, donc, à la rencontre des premiers karités. Nous croisons des femmes qui reviennent au village, guillerettes, avec d’énormes bassines sur la tête, remplies de plusieurs kilos de karités - fruits et noix mélangés, lampe torche sous le bras. Elles sont parties vers 3 h 30, en pleine nuit, récolter avant les autres.
Forcément, on fait un peu petites joueuses avec nos mini-bassines. Sous les premiers karités inspectés, pas grand-chose, les lève-tôt sont déjà passées. Mais petit à petit, à mesure qu’on s’éloigne du village, on grappille fruits et noix. Les fruits, s’ils ne sont pas abimés, peuvent être mangés ou vendus. Les noix vont servir à produire le beurre, après un long processus de transformation dont je parlerai dans un prochain billet.
Forcément, on fait un peu petites joueuses avec nos mini-bassines. Sous les premiers karités inspectés, pas grand-chose, les lève-tôt sont déjà passées. Mais petit à petit, à mesure qu’on s’éloigne du village, on grappille fruits et noix. Les fruits, s’ils ne sont pas abimés, peuvent être mangés ou vendus. Les noix vont servir à produire le beurre, après un long processus de transformation dont je parlerai dans un prochain billet.
Le petit groupe se disperse, j’accompagne Mariam et Maratou qui font équipe ensemble. Je ne suis pas très efficace comme ramasseuse, je perds du temps à me demander si mes noix sont assez grosses ou en assez bon état pour être utilisables. Et je fais beaucoup de photos, bassine calée sur la hanche, en essayant de ne pas trop me laisser distancer.
Dans les champs fraîchement semés, il faut vraiment être attentif pour ne pas écraser les jeunes pousses. Les femmes ramassent vite, la grosse bassine posée au sol, la petite en main.
La matinée avance, un jeune garçon passe à vélo et nous hèle : l’autre groupe a rempli ses bassines, elles nous attendent au bord de la route. Il repart porter notre réponse.
Petite pose déjeuner à côté des bassines pleines, on a pensé à apporter du pain et de la vache qui rit (le fromage universel des voyageurs) qu’on partage. Et puis on reprend la route, après un petit interlude pour Andréanne et Alia, « aléas de la gestion du transport du karité en mode local ». Oups !
Sur une parcelle au bord du chemin, deux jeunes garçons et deux énormes taureaux (non, pas des bœufs !) labourent avec une charrue locale. Ils tracent de beaux sillons bien droits dans la terre ramollie par les pluies. Je demande la permission de photographier et je m’en donne à cœur joie.
Dans le village, on passe saluer nos connaissances : les femmes membres du CA de la coopérative, à qui Andréanne fait ses adieux puisque son mandat s’achève cette semaine et qu’elle remonte dans l’avion jeudi soir. Nyaralé nous sert de guide, après avoir déposé ses bassines dans sa cour.
On passe de concessions en concessions, les enfants rient, les vieux nous taquinent, tout le monde nous salue.
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